2 mars 2011

Février,

Le mois de Février fut le mois des Retrouvailles.
Celles où l'on voit que le temps a passé : les souvenirs sont minces, il faut réfléchir, creuser dans sa mémoire. J'ai revu des images que je pensais avoir oubliées, j'ai ressenti des émotions qui m'avaient échappée durant toutes ses années. Au fur et à mesure. Cela m'a permis de rattraper certains évènements et de constater que j'étais vraiment guérie :)
Celles inespérées, enterrées, oubliées. Là aussi, le temps a fait un joli travail de destruction. J'ai revu ma "meilleure amie" de primaire. Celle avec qui il a été difficile de se séparer, celle que j'aimais comme une soeur, une indispensable. Le temps nous avait séparées. J'avais tirer un trait sur cette amitié, j'avais oublié... ! Enfin ! Je ne souffrais même plus de voir à quel point j'avais été inutile dans sa vie. Avant, je m'en voulais de ne pas avoir été là, je m'en voulais de ne pas comprendre, de ne pas l'aider, savoir... Et finalement, je crois qu'avoir été tenue à l'écart de toutes ces choses a fait que l'image de cette meilleure amie est restée intact, la petite fille de 11 ans. J'ai revu une jeune femme de 19 ans, et je n'ai pas retrouvé ce que j'avais quitté. Mais qu'importe, je ne m'attendais à rien. Et je suis étonnée de voir comment cet après-midi là s'est passé. J'ai constaté que oui, des liens restent, nous ne sommes pas étrangers, mais nous ne sommes plus proches. Il n'y a plus rien à partager que les souvenirs du passé, et finalement, c'était bien, le temps de quelques heures, de reparler de cette période, sans vraiment de nostalgie. Toute la tristesse que j'ai pu ressentir il y a quelques années est partie. Damn it ! Je crois que j'ai grandi. Je ne sais pas s'il y aura à l'avenir d'autres journée comme celle-ci, il semblerait que oui.
Et puis il y a celles qui bizarrement, malgré cet éternel foutu temps, n'ont en rien été entachés (est-ce que cette phrase a un sens ?!). Il y a des personnes qu'on a beau ne pas avoir vues depuis plusieurs années et lorsqu'on les retrouve, c'est comme si on s'était quitté la veille. Et je crois que c'est ça le plus Magique.
Photo : Sally Mann, Candy Cigarette
(et je constate à quel point il a quand même été difficile pour moi de trouver les mots pour exprimer ce que j'ai ressenti)

2 commentaires:

  1. "Il y a des personnes qu'on a beau ne pas avoir vues depuis plusieurs années et lorsqu'on les retrouve, c'est comme si on s'était quitté la veille"

    Distance physique ne rime pas nécessairement avec distance psychologique. Moi aussi, je me suis brouillé avec une cousine très proche. Alors là, je te raconte pas le vide ressenti....

    (Surtout que suite à un deuil, suite à la perte d'un frère dans un accident de deux roues, donc perte d'une partie de moi-même, je me suis énormément affaibli, fragilisé....)

    Allez si, je vais en parler.

    C'était euuh.... comment dire....le vide existentiel ! Que dis-je ? le vide métaphysique de ma petite vie ! C'était comme voir tout ce qui m'entoure à travers des lunettes noires. Puis ce sentiment de solitude psychologique ! C'est terrible ! On a beau être entouré par des personnes qui nous aiment, rien n'y fait ! On se sent terriblement triste et seul. Mais bon, je ne suis pas un dépressif non plus. Je suis d'un caractère plutôt calme et jovial.

    Je me souviens des froides nuits parisiennes ; le froid, le gris des bâtiments parisiens, la lueur des réverbères, la solitude psychologique....bref, un "cocktail" dépressif d'une souffrance vraiment terrible.

    Le gris de Paris me rend triste. Tout dans Paris me rappelle le passé, tout me rappelle la profondeur de ces deux présences manquantes, absentes, effacées : les grandes avenues parisiennes, la lueur des réverbères, le gris des monuments, le gris des bâtiments, la Seine et ses Bateaux Mouches, les petites ruelles, les squares, les jardins (surtout le jardin de Luxembourg)....

    Paris a maintenant pour moi une âme.

    (Je précise que je suis de Paris depuis tout petit !)

    Voilà, content d'avoir pu partager ça avec vous, euuh... avec toi pardon ! :) Je te souhaite une bonne continuation.

    PS : petite correction de grammaire

    "Il y a des personnes qu'on a beau ne pas avoir vues depuis plusieurs années et lorsqu'on les retrouve, c'est comme si on s'était quittéS la veille".

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  2. Oui, je comprends le truc. Et je ne sais pas trop quoi dire, vu que je n'ai encore jamais eu à faire face à la perte d'un être (très) cher...

    P.S : il me semble qu'il n'y a pas de "s", comme le sujet est "on", donc singulier (mm si cela englobe plusieurs personnes, ça reste grammaticalement sing...). Enfin, j'dis ça, j'dis rien.

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